top of page
  • Karl Niaudot

Le comping, ou l'art de chercher le meilleur son


En musique, le "comping" est très présent, depuis des dizaines d'années, partout. On ne le remarque pas bien entendu, mais là où on pense écouter un enregistrement de voix (ou de n'importe quel instrument de musique) réalisé en une seule prise parfaite, il y en a en fait beaucoup plus.

Le comping consiste en effet à enregistrer plusieurs prises afin d'en prendre par la suite le meilleur.

Montage son audio logic pro Karl Niaudot mixage

Exemple de comping sur 4 prises voix : on sélectionne les meilleurs passages de chaque prise (phrase, mot, syllabe...)

On peut penser que cela s'applique à un couplet, ou à une phrase, mais on peut aller jusqu'à une syllabe, ou un quelconque échantillon très court.

Selon l'article de Motherboard, on apprend par exemple que de grands noms tels que Mary J Blige, Usher, David Byrne, Lenny Kravitz, Ludacris, Soul Asylum, Diana Ross, ou encore Queen Latifah ont eu recours à cette technique.

En moyenne, une petite dizaine de prises est faite, mais ça peut aller beaucoup plus loin : "Christina Aguilera's song "Here to Stay" was compiled from 100 different takes. She sat on the stool and sang the song for six hours until it was done" : Christina Aguilera (je n'aurai vraiment pas pensé parler d'elle ici, et pourtant !) aurait fait une centaine de prises pour son titre "Here to Stay" (celui-ci est bien nommé :) ) pendant 6 heures. Le comping a dû prendre encore plus de temps ceci-dit !

On notera aussi l'importance de suivre les prises à la manière d'un(e) script(e) sur un tournage...

La technique du comping s'applique donc à la voix, mais aussi à n'importe quel instrument de musique, afin d'obtenir le meilleur rendu final.

La question se pose : s'agit-il d'une tricherie ?

La réponse est délicate, mais disons que la dimension fractale est un paramètre important.

exemple de vue fractale (source Wikipédia)

On peut aussi se dire que tous les artistes utilisent le comping pour minimiser cette sensation de se faire berner.

Mais c'est quoi le rapport avec le cinéma ???

Avant même de connaître le terme de "comping", lors de mes premières tentatives d'enregistrement musicaux guitare & voix il y a une quinzaine d'années, j'ai utilisé cette technique sans le savoir. Mais force est de reconnaitre qu'avec n'importe quel DAW (Digital Audio Workstation, ou plus simplement n'importe quel logiciel de montage audio), cette solution s'offre naturellement et propose une alternative simple et évidente aux lacunes techniques de chacun.

En passant au montage son pour l'image, j'ai gardé ces réflexes, et lors d'un dialogue où un bruit étranger vient perturber la prise, si aucune autre prise ne peut remplacer l'originale, on va aller chercher le morceau manquant, qui peut être une phrase, un mot, ou une syllabe.

Le résultat et le temps de travail font pencher la balance pour valider l'utilisation de la technique : il est plus rapide de faire du comping plutôt que d'attendre q'un(e) artiste réussisse une prise de 4 minutes parfaitement ! Et une prise unique ne sera (jamais ?) meilleure que le "best of" de 10 prises.

Autre argument pour : c'est facile ! Nul besoin d'expliquer comment ça se passe, c'est visuellement évident. Ne pas oublier les fondus in et out sur chaque élément afin d'éviter des clics numériques à répétition. Les coupes se font généralement sur des moments de silence (et il y en a plus qu'on ne croit !) mais elles peuvent aussi se faire pendant un son, pour peu qu'il dure un peu, comme un "heuuuu..." par exemple (oui, ça m'est arrivé).

91 vues0 commentaire
bottom of page